Jeudi matin à 11 h lors d’une conférence de presse, le ministre des Finances du Québec, Éric Girard a présenté son « Point sur la situation économique et financière du Québec » – une vision prudente, mais progressive.
Il était d’une évidence que dans les dernières semaines que cette mise à jour ne serait pas remplie de grandes surprises. Nous savions que M. Girard avait demandé à des sociétés d’État, incluant Hydro-Québec, Loto-Québec, la Société des alcools du Québec, la Société québécoise du cannabis et Investissement Québec de réduire leurs dépenses. Le gouvernement avait également demandé récemment à Santé Québec, le nouvel organisme administratif chargé du réseau de soins de santé, de trouver un milliard de dollars en économies.
Lors de la conférence de presse, M. Girard a tenu à préciser que le gouvernement continuera à répondre aux questions prioritaires et qu’il est déterminé à revenir à un budget équilibré. Cette année, malgré un déficit historique de 11 milliards de dollars, il a annoncé une augmentation d’un plus de 2.1 milliards de dollars en nouvelles dépenses. Ces nouveaux investissements sont possibles grâce à une économie un peu plus forte que les prévisions antérieures ainsi qu’à de nouvelles économies.
L’augmentation de dépenses vise quatre domaines prioritaires : (1) Augmenter le soutien au secteur forestier avec des investissements de 252 millions de dollars ; (2) Favoriser l’accès au logement avec des investissements de 218 millions de dollars; (3) Soutenir le transport collectif et le dynamisme de la métropole et de la Capitale-Nationale avec des investissements de 1.2 milliards de dollars ; et (4) Assurer la sécurité des Québécois et des Québécoises, en déployant de nouveaux sites cellulaires, en honorant les obligations de couverture policière au Nunavik, et en assistant les victimes de la tempête post-tropicale Debby avec des investissements de 433 millions de dollars.
Parmi les nouvelles économies, la plus significative est peut-être celle de repousser à 65 ans le crédit d’impôt pour la prolongation des carrières. L’impact budgétaire sera de 888 millions $ sur 5 ans, ce qui représente une perte de 1540 $ pour 195,000 Québécois et Québécoises. Les régions où le soutien de la CAQ est prédominant sont davantage touchées par cette mesure. En répondant à une question si cela représente un risque pour le gouvernement Legault, M. Girard a répondu que le crédit d’impôt n’a plus de raison d’être, car le rattrapage du taux de participation des travailleurs entre 61 et 64 ans a été atteint. Ceci reste à voir.
Cette mise à jour économique démontre que M. Girard veut clairement montrer aux Québécois et aux Québécoises qu’il est conscient de la situation économique actuelle et qu’il tient à contrôler ses dépenses tout en répondant aux besoins de la population. Ce n’est pas une tâche facile et les gouvernements du monde entier sont confrontés à la même situation. Avec une conjoncture économique mondiale incertaine suite à l’élection de Donald Trump qui s’apprête à entamer son deuxième mandat aux États-Unis, le gouvernement Legault est clair, en présentant cette mise à jour économique, qu’il veut récupérer sa crédibilité auprès de la population après une année de montagnes russes dans les sondages.